Présentation du projet F.I.T.E 2022 « La barque »

LA BARQUE

Un projet à destination d'habitants d'un quartier, adultes, de Clermont-Ferrand et Lyon

Un projet en 3 étapes

  • La barque – les ateliers textiles
  • La légende – les ateliers d’écriture
  • La restitution / la rencontre

Un grand MERCI à tous les participants de nos ateliers textiles et d'écriture

A Saint Jean de Dieu
Médecin responsable : Christophe Matha
Infirmières : Cathy et Laura
Participants : Hugo, nasreddine, Malika, Aquila, William, Cathy, Emilie, Fenda

Au PRIR63
Responsable : Charlène Verzeni
Animatrices : Fanny et Amélie
Participants : Cristina, Pouvan, Sami, Aref, Mini, Giogi, Mariana, Fatoumatat, MJBM

A Anou Skan
Artistes :  Laurent Soubise, Sophie Tabakov et Hugo Soubise
Participants : Catherine F., Catherine N.F., Brigitte, Marie-Christine, Joëlle, Lisa, Monique, Thekla, Nathalie C., Nathalie S., Christel, Edmond, Françoise, Jean-Luc, Elisabeth, Anne-Françoise, Laurent, Sophie, Marie-Hélène.

La barque

En amont : Construction de la structure d’une barque (structure métal ou bois ou jonc, bandes de tissus), ou de sa maquette ou de croquis, pouvant expliciter et « donner une idée » du projet global. 

La particularité de cette barque est de voyager hors du temps linéaire, celui mesuré par nos horloges, mais plutôt dans le temps vécu intérieurement par chacun, une durée continue, réversible par la mémoire et le souvenir. C’est pourquoi elle a la proue et la poupe identiques, car à tout moment elle peut traverser le temps, dans un sens ou bien dans l’autre. Ainsi, cette barque n’est pas tant faite pour aller autre part, que pour aller autrefois, une autre fois…

Le mythe moderne du voyage temporel est intimement lié à l’imaginaire humain, à la nostalgie qui l’anime parfois, de n’avoir choisi ni son époque ni le cours des événements qui affecte sa vie. À sa source,  cette fabulation est avant tout celle du désir de liberté et de libre arbitre inhérent à nos consciences 

La structure de la barque en tissu sera réalisée en amont par l’équipe du festival.
Dimensions approximatives de la barque une fois terminée : 2,80 m de long  x 0,90 m de large.

Légère, transportable et démontable. La structure sera constituée d’armatures de toile de tente, enveloppées dans du jersey, tissu maillé.

     Le projet de l’atelier textile

Nous partons du principe que cette barque est un « véhicule d’adresse ». C’est-à-dire qu’elle est porteuse de messages, adressés aussi bien à quelqu’un (ou quelque chose) qui en aura besoin dans le futur, qu’à quelqu’un que l’on souhaite aider ou remercier dans le passé, comme on le ferait avec un ex-voto.

Le « corps » de la barque est constitué de tissu jersey, comme un tissage, sur lequel seront positionnées les œuvres réalisées par les personnes participantes aux ateliers, à partir de textiles récupérés : Serments, formules de protection, figures géométriques entrelacées,  fleurs,  oiseaux,  bestiaires,  constellations d’étoiles, rêves…

Tout cela contenu à l’intérieur du contour de leurs mains (voir proposition page suivante), comme des mains qui donnent, qui transmettent et communiquent, des mains qui se posent, touchantes et en même temps touchées.

 Pourquoi la main ?

Notre attention se pose souvent sur nos mains. Nous faisons tellement avec nos mains !

La science nous dit que c’est grâce à sa main, avec le pouce opposé aux autres doigts, que l’homme a pu tracer son chemin spécifique d’évolution dans le règne du vivant. En effet, les possibilités de préhension qu’elle offre à l’homme, en quête d’outils pour la technique, ne sont pas très éloignées d’autres outils, conceptuels ceux-là, qu’il a su trouver pour la compréhension du monde dans lequel il vit.

Et puis, lorsque notre main se pose, elle touche, tout en étant touchée en retour. Car notre main, façonnée par le temps, est également l’organe du toucher par excellence, le premier de nos sens, qui nous permet tout à la fois de nous toucher nous-mêmes, tout en touchant les autres ou autre chose. Le toucher est un contact, la rencontre de 2 surfaces, une relation et sa résonnance, sensible et invisible, qui s’imprime en chacun de nous.

Chaque personne participante au projet sera amenée, dans un premier temps, à dessiner les contours de sa propre main sur un tissu, puis de la découper. La personne sera invitée à personnaliser sa main, afin qu’elle devienne une main qui parle d’elle, qui porte un message à envoyer, par la barque, dans le temps, passé ou futur, et dans l’espace, proche ou lointain, réel ou imaginaire.  Cela permet de créer autant de propositions différentes, à partir d’assemblages textiles. Le tissu apposé pourra être brodé ou bien composé et décoré selon l’inspiration du moment.

Puis dans un deuxième temps, le vœu de la personne participante, devra être symbolisé par un signe, à créer de toute pièce ou bien à choisir dans ceux proposés par l’équipe artistique, et mis à disposition des personnes. Le signe adressé sera ainsi composé d’un motif personnel de la personne, créé à partir de sa propre créativité, à l’instar de La Collecte de Gestes, où chaque personne était invitée à produire « son » geste unique.

Le vœu reste secret, tout en pensée, en intention portée ou attention posée. Et les mains réalisent l’œuvre du cœur, en représentant le trajet du message, depuis la main jusqu’au signe. Un vœu intérieur est donc dissimulé ou brodé, enchâssé. Et ce vœu, ce songe, cet espoir, est plus qu’une décoration, c’est  une empreinte, un signe, et en cela devient gri-gri de protection ou dessin de pouvoir.

En fin de séance les artistes, porteurs du projet, récupèreront les croquis et dessins sur papier, ainsi que les mains et les signes sur tissus, de chacune des personnes participantes. Puis, ultérieurement, les artistes rassembleront toutes ces intentions individuelles, et les apposeront sur le galbe de la barque, pour composer une œuvre textile unique et collective, porteuse d’attentions touchantes.

Les matériaux seront fournis par le FITE : tissu dont on peut découper les motifs, rubans, boutons, perles, joncs, sisal, bref tout matériau pouvant être assemblé et cousu sur une pièce de tissu neutre, qui sera elle-même positionnée sur le tissu de la barque.

Au final la barque, ainsi habillée, est porteuse de tous les espoirs pour la vie : «mener sa barque»,  «arriver à bon port »,  «trouver son port d’attache», «être transporté», «être bien ancré» toutes ces expressions disent bien comment nous voguons sans cesse dans un espace-temps aussi immense qu’un océan, qui s’écoulerait, sans limites, insondable. Et sur cet océan  sans rivages, le frêle esquif humain se confie à sa boussole intérieure pour se diriger, à tâtons.

Ci-dessous, un exemple de ce que nous pourrions apporter comme cadre de départ : chacun dessine le contour de sa main dans un tissu, découpe le contour, puis assemble l’intérieur avec les matériaux textiles de son choix. 

 

Ecriture de textes à partir de la barque brodée

 Ateliers d’écriture

Nous proposons d’inventer, avec les personnes participantes aux ateliers d’écriture, le récit d’une légende urbaine.

Ces ateliers d’écriture sont destinés à un autre groupe, différent de ceux qui ont décoré la barque, même si bien sur on peut rester ouverts à toute personne désirant s’investir sur les 2 aspects du projet.

Que nous dit cette barque ? Que nous raconte-elle ?

Comme point de départ, et afin de proposer un cadre aux initiatives d’écriture, la notion de voyage dans le temps sera abordée du point de vue du folklore moderne, aussi bien que ses pendants dans les mythologies et récits fondateurs de tous horizons. Les plus anciens textes et légendes, s’ils ne traitent pas immédiatement du franchissement temporel, plus propre à notre époque, regorgent néanmoins de ce besoin permanent du franchissement. La descente d’Orphée cherchant son Eurydice aux enfers n’est-elle pas déjà, d’une certaine manière, l’illustration d’un voyage à rebours des événements ? Et que dire des peuples nordiques qui contaient qu’au pays des dieux, une année équivalait à mille chez les humains, et que l’aventurier qui souhaitait s’y aventurer le faisait au risque de retrouver le monde changé d’un millénaire à son retour…   

A partir de là, on peut décider que la barque est un objet dont seules les générations futures pourront décrypter le sens, tout comme elle pourrait aussi raconter un mythe ancien et fondateur d’une cité engloutie, perdue, invisible… la barque peut être aussi une résurgence, une sorte d’objet naviguant dans toutes les strates de l’espace-temps et qui apparaitrait aux humains à intervalles réguliers, pour signaler l’imminence d’un évènement majeur

Les ateliers d’écriture peuvent prendre place

  • Soit dans un lieu où la barque est posée, terminée. Les participants se disposent autour et écrivent en ayant l’objet sous les yeux ;
  • Soit des photos de la barque sont distribuées, dans le cas où les ateliers ne peuvent se délocaliser.

Le processus d’écriture, partant  des propositions individuelles rassemblera au final  un récit commun et collectif.

 

La restitution / la rencontre

Durant le temps du festival, la barque, légère et facilement démontable, sera exposée dans différents lieux de la ville, intérieurs comme extérieurs. La première « sortie » fera l’objet d’une inauguration festive (musique ? chant ?) qui reste encore à inventer. 

F.I.T.E festival 2022 "Imagine !"




La barque

Création textile et poétique de la compagnie ANOU SKAN.
Le support invisible de notre imaginaire, de
nos pensées, de nos rêves et nos espoirs s’est matérialisé en La Barque, un véhicule d’adresse, autel sensible sur les rives du temps.
Chaque jour La Barque se dévoile et fait escale dans 2 lieux de la ville, accompagnée de sa légende, et de son équipage…

Restitution d’ateliers textiles et d’écriture menés à
la PRIR 63 Forum réfugiés, à l’Hôpital de Jour Gerland – St Jean de Dieu, Lyon, et Studio Anou Skan à Lyon.

Escales dans la ville de Clermont-Ferrand : 
  – jeudi 22 septembre à 11h et 12h : Hall de la Gare SNCF 
  – jeudi 22 septembre à 16h30 et 17h30 : Notre-Dame-du-Port
  –  vendredi 23 septembre, à 11h et 12h : Parvis musée d’art Roger-Quilliot 
  – vendredi 23 septembre à 16h30 et 17h30 : Jardin botanique de la Charme
  – samedi 24 septembre à 11h, 12h, 16h30 et 17h30 : Place des Carmes
  – dimanche 25 septembre à 11h et 12h : Parvis du musée Bargoin
  – dimanche 25 septembre à 16h30 et 17h30 : Jardin Lecoq

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